27 septembre 2006

La p'tite nature canadienne

Au milieu de mes boîtes, ce soir (47 jours avant le départ!), une nouvelle de CBC a attiré mon attention: Pervez Musharraf, le président pakistanais, trouve le Canada bien douillet en ce qui a trait aux soldats tués au combat en Afghanistan. Pour reprendre ses mots (ou presque): "Get over yourself!"

Il reconnaît que chaque perte de vie est tragique, mais émet l'opinion que notre beau pays pacificateur devrait voir la réalité en face - la situation en Afghanistan (et en Irak) en est une de guerre, donc il y aura forcément des morts, et si le Canada participe, il y aura forcément des morts canadiens. Il minimisait grandement le nombre de soldats canadiens tués là-bas - il y a eu 36 morts, pas "4 ou 5" - mais même une fois la correction faite, sa comparaison avec les 500-quelques soldats pakistanais tués dans la lutte contre Al-Qaeda reste frappante.

Je n'arrive pas à décider ce que je pense de l'armée canadienne - sous-financée, sous-équipée, elle ne peut que faire de son mieux avec ce qu'elle a et on ne peut raisonnablement lui en demander plus, et les efforts de paix dans les zones de guerre/conflit sont la plupart du temps nécessaires pour la survie des populations civiles affectées, même si les efforts canadiens sont trop souvent minimisés parce qu'on veut être "les bons gars" partout en même temps, ce qui nous empêche d'être efficace où que ce soit - mais je suis d'accord avec Musharraf lorsqu'il dit qu'au Canada, "
You suffer two dead and you cry and shout all around the place that there are coffins" et que si nous ne sommes pas prêts à perdre des soldats, il ne faut pas les envoyer en zone de guerre/guerrilla/conflit armé.


... et je me dit que mon point de vue sur la p'tite nature canadienne est peut-être inspiré en partie par certaines des situations décrites dans le documentaire Equator de la BBC, rediffusé sur CBC cette semaine. Des situations comme celle d'un village du nord du Congo (RDC - République Démocratique du Congo) où 114 femmes et enfants ont été massacrés à la machette par des milices d'un village voisin "juste comme ça", parce que le premier village commençait enfin à prospérer, après des années de dictature militaire et de guerre civile - le dictateur: Mobutu; le conflit: le plus meurtrier de la planète depuis la deuxième guerre mondiale. Ça remet les 36 soldats en perspective...

Mais mon but n'est pas de vous déprimer complètement, alors je vous laisse sur une photo de mes carottes amoureuses:


(c'était en fait un ménage à trois, mais la troisième carotte n'avait pas bien établi son rôle et son niveau d'attachement dans la relation et s'est fait larguer au sortir de la plate-bande)

Et je vous recommande chaudement le documentaire Equator, que la BBC a eu la bonté de rendre entièrement disponible sur son site web - certaines histoires sont tragiques, en fait, la plupart des histoires sont tragiques, d'une façon ou d'une autre, mais le reportage est bien fait et les images sont absolument ma-gni-fi-ques! Le premier volet, que j'ai vu en partie, est en Afrique, le second en Asie (surtout l'Indonésie) et le dernier en Amérique du Sud.


... et les carottes ont terminé leur vie courte, mais passionnée, sous la guillotine de mes incisives. Délicieuses-z-et sucrées!

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