04 août 2006

rhaaaaaaaaaa......

Je ne sais plus s'il faut en rire ou en pleurer (ou courir se cahcer au fin fond du bois):

Les chrétiens évangéliques américains se réjouissent et supportent Israel dans ses attaques contre le Liban - la fin du monde approche enfin!

L'interprétation au pied de la lettre de la bible à laquelle croient 25% de la population américaine (plus que le double de la population du Canada!), qui était présentée de façon romancée mais tout de même inquiétante dans la série de fiction apocalyptique Left Behind, s'est retrouvée dans les nouvelles ce soir, dans un reportage de l'émission Newsline sur le réseau ABC. Pour résumer en quelques mots - ce qui est loin de rendre justice à cette folie - le conflit au Moyen-Orient est un signe définitif que l'Armaggedon (la fin du monde) est sur le point d'arriver, suivi de peu par le retour de Jésus qui choisira les Justes et laissera mourir tous les autres dans des souffrances atroces. Le retour des Juifs en Israel est un des signes précurseurs - bien entendu, à l'arrivée du Christ, ils se convertiront à la "vraie foi" ou mourront dans la bataille d'Armaggedon, ou simplement dans d'atroces souffrances comme le reste d'entre nous. Bref, fini le judaïsme, d'une manière ou d'une autre.

Ce qui n'a pas empêché l'ambassadeur d'Israël à Washington de participer à une méga-conférence organisée par le nouveau groupe lobyiste Chrétiens pour Israël... le plus drôle - et le plus tragique? mon rire avait une sonorité quelque peu hystérique - est probablement l'opinion très terre-à-terre de M. l'ambassadeur sur la fin 'religieuse' de l'affaire:

After all he says, he is not a theologian, and the only question is whether this is the messiah's first arrival, as Jews believe, or his return.

"When the messiah comes we will ask him if he coming or returning and that would establish if we would all be Jews of Christians," Ayalon said. "Until he comes, I don't worry myself about this."

Un je-m'en-foutisme sincère? ou une approche 'peu importe ce qu'ils pensent tant qu'ils nous supportent et nous financent' plus officielle? dur de savoir - après tout, c'est un diplomate qui parle.

Ce qui vient s'ajouter à ma peur grandissante des Américains chrétiens fondamentalistes de droite (comme si le titre n'était pas suffisant!), amplifiée écemment par la lecture d'un article sur l'indépendance judiciaire paru dans le magazine Mother Jones du mois de juillet. À vous donner des frissons dans le dos, avec ou sans connaissance du droit.

Et de façon surprenamment appropriée, je viens tout juste de voir The Fog of War, un documentaire sur Robert McNamara, secrétaire à la défense aux États-Unis pendant, entre autres, la guerre du Vietnam. Il s'agit d'une longue entrevue avec l'homme en question, qui a aujourd'hui 85 ans, entrecoupée et/ou supperposée d'images d'archive illustrant les événements dont McNamara parle à l'écran. Il est vif, il est intelligent, il est fascinant - et étonamment critique de ses actions et des décisions prises pendant sa carrière politique. La technique d'entrevue est telle qu'il regarde toujours directement la caméra - j'ai eu l'impression de faire partie de la conversation à laquelle j'assistais. Le film avance, n'est jamais statique ou ennuyant (malgré les ronflement d'un monsieur dans la salle) et suit un rythme imposé par les 11 'chapitres' suggérés dans le sous-titre: 11 leçons tirée de la vie de Robert S. McNamara. Malgré le fait que le film est paru en 2004, le commentaire du critique de film Roger Ebert me semble toujours aussi juste:
I cannot imagine the circumstances under which Donald Rumsfeld, the current Secretary of Defense, would not want to see this film about his predecessor, having recycled and even improved upon McNamara's mistakes.
Je doute qu'il ne change de tactique face au conflit au Liban.

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